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Parallèlement aux édifices à coupole centrale, des basiliques à coupole et des salles à coupole furent également conçues en Arménie au haut Moyen-Âge. La composition de la basilique à coupole et à deux paires de piliers, la première datant du Ve siècle (Tékor/ Tekor/ Տեկոր), a été fréquemment appliquée aux VIe-VIIe siècles.

Cathédrale d’Odzoun (Ojovn / Օձուն). Parmi ces monuments citons l’église d’Odzoun (VIe siècle, restaurée au VIIIe siècle) qui, de même que Yererouykh (Ereruyk‘ / Երերույք) et Tekor, est entourée d’une galerie à trois cotés. La salle oblongue (sa longueur dépasse sa largeur de plus de deux fois) se termine à l’est, par une abside en fer à cheval autour l’autel, flanquée de deux pièces rectangulaires. Une élégante coupole à tambour octogonal s’élève au milieu de la salle, reposant sur deux rangées de trompes. Les éléments de décor préservés sont caractéristiques de l’art arménien des VIe-VIIe siècles. L’analyse comparative de l’église d’Odzoun (Ojoun/ Օձուն) avec les églises à nef unique du Tachir (Տաշիր) historique (Kourtan, Djigrachen, Tzaghkavank d’Odzoun, etc.) montre l’appartenance de tous ces monuments à une même période et une même école d’architecturale. Sur la façade orientale de l’église, il y a une inscription reproduisant le verset de la Bible : « Je suis la Lumière du monde » (Jn. IX, 5).

L’église de Mrène (Mren / Մրեն), construite par le prince David Saharouni (Davit‘ Saharuni / Դաւիթ Սահարունի) selon les historiens, sa construction a été commencée en 613 et terminée, d’après l’inscription, en 639-640), présente une composition plus développée d’église à coupole à quatre piliers portant, qui unit la solution de la basilique à celle de l’église cruciforme à coupole.

La cathédrale de Bagaran (Բագարան), construite par l’architecte Israël de Gorakhtch (Israēl Goṙałčec‘i / Իսրաէլ Գոռաղճեցի), en 631-639, est la plus grande des églises arméniennes du VIIe siècle. Elle mesure 27 x 46 mètres. Comme à Mrène la salle y est divisée en trois nefs par deux paires de puissants piliers portant l’énorme coupole. L’autel est placé au fond d’un bēma profond et l’extérieur de l’abside a un volume polygonal.

L’église de Sainte-Gayané à Etchmiadzine, (Էջմիածին, Սբ. Գայանե). Citons parmi les basiliques à coupole et quatre supports, l’église de Sainte-Gayané à Etchmiadzine, construite par le catholicos Ezr (Եզր) en 630. Ici, cependant, la forme à coupole centrale prédomine sur celle de la basilique : l’abside de l’autel est inscrite dans le périmètre rectangulaire des murs extérieurs et les piliers sont orientés vers le carré central.

Les monuments de Dzor (Ձոր) et de Koumaïri (Kumayri/Կումայրի), découverts et étudiés, appartiennent à ce type et complètent la série des basiliques à coupole arméniennes paléochrétiennes. Ce groupe de sept églises ne se rencontre qu’en Arménie.

 

Mourad Hasratian

(2010, révisé en octobre 2019)

 

Hasratian, 2000 = Mourad Hasratian, Early Christian Architecture of Armenia, Moscou, Promethey, 2000, 400 pages, en arménien et en anglais, réédition en 2010, p. 346-355.

Hasratian, 2010 = Mourad Hasratian, Histoire de larchitecture arménienne des origines à nos jours, Lyon, Sources dArménie, « Artmenia, 2 », 2010, 216 pages, p. 69-71.

 

A compléter par :

Yevadian, 2006 = Maxime Yevadian, Dentelles de pierre, d’étoffe, de parchemin et de métal, Les arts des chrétiens d’Arménie du Moyen Age, la grammaire ornementale arménienne, Lyon, Sources d’Arménie, 2006, 168 pages (chapitre dédié).

Donabedian, 2008 = Donabédian Patrick, Lâge d’or de l’architecture arménienne, Préface par Jean-Pierre Sodini, Parenthèses, « Librairie de l’architecture et de la ville », 2008, 336 pages.

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