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La liturgie arménienne est héritière de celle de Jérusalem. Il se trouve que trois manuscrits arméniens, des čašoc’ (Couvent Saint Jacques n° 121, Paris Bibliothèque Nationale n° 44 et Érévan Maténadaran n° 985), identifiés par le Père Renoux, conservent de manière précise, et selon la nomenclature du calendrier julien, la succession de toutes les célébrations annuelles de l’Église de Jérusalem. Ce témoignage est un élément majeur. Mais ces manuscrits comportent également les textes bibliques lus tout au long de l’année durant la période 417- 439.

Cette analyse est confirmée par la publication de la Lettre aux Arméniens, restituée par Mr Abraham Terian à Macaire Ier, évêque de Jérusalem dans les années 314-335/6, et envoyée en 335 à l’évêque Vrt῾anēs, chef de l’Église arménienne durant la période 327-342. Après traduction et une adaptation minime du texte liturgique (la fête de la Naissance du Christ le 6 janvier devient en même temps celle de son Baptême, Vardavaṙ solennise sa Transfiguration, un pré-carême aṙaǰawor est institué, de même que le lavement des pieds le Grand jeudi), celui-ci est attesté dans les lectionnaires arméniens du VIIIe siècle comme le Commentaire des lectures de Grigoris Aršaruni (Գրիգորիսի Արշարունւոյ ; † 729).

Par contre une étape importante est franchie à partir du douzième siècle avec le catholicos Nersès IV Chnorhali (Nersēs Šnorhali / Ներսէս Դ Շնորհալի ;1153-1198) et Nersès de Lambron (Nersēs Lambronac῾i / Ներսես Լամբրոնացի ; 1153-1198). Le Lectionnaire arménien est alors enrichi d’hymnes pour l’Épiphanie, la Grande semaine et la Pentecôte, puis de périodes de jeûne et de jours liturgiques prolongeant les fêtes de Vardavaṙ et de l’Assomption. La présence du siège de l’Église arménienne en Cilicie, et donc son voisinage avec le rite byzantin, a ouvert le calendrier arménien à de très nombreuses célébrations de saints grecs. Un čašoc῾ encore inconnu, le B/77 de 1221 de la Bibliothèque Vaticane, est un bon témoin de l’invasion de saints grecs dans l’année liturgique arménienne. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le Lectionnaire sera encore amplifié par de nouvelles fêtes de saints.

Une histoire de l’évolution du čašoc῾, beaucoup plus approfondie que celle que nous avons esquissée autrefois, reste à écrire. Cependant, au XXIe siècle, on doit constater que le čašoc῾ actuel de l’Église arménienne demeure fidèle, par son plan, son calendrier et son lectionnaire à la physionomie qu’il avait à l’origine, lorsque le typicon jérusalémite grec fut traduit en arménien.

 

Père Athanase-Charles Renoux

(octobre 2019)

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