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Pèlerinage en Occident

Première nation évangélisée, l’Arménie, fut très tôt à le point de départ de nombreux

pèlerins religieux qui sillonnèrent l’Occident. Pas de prosélytisme forcé, mais par leur comportement, leurs discours, même ignorant pour la plupart le latin, ils laissèrent une trace encore vivace dans certaines régions.

Nous pouvons distinguer deux vagues de présence physique individuelle :

  • les saints et évêques des premiers siècles du christianisme :

C’est évidemment le groupe le plus intéressant à étudier, intéressant, mais avec des sources de dates très différentes, rarement contemporaines, et donc pleine d’embûches, car leur interprétation est difficile. Les conditions de leurs supplices pendant leur martyre sont beaucoup plus développées que les faits historiques de leur vie. Les miracles y tiennent une grande place. Plus les récits hagiographiques s’éloignent de la période étudiée et plus ils sont magnifiés, leur vie entourée d’un brouillard d’exaltation :

- saint Chrysole (? 240-303), patron de Comines (Belgique) ;

- saint Minias (? – 251), patron de Florence (Italie) ;

- saint Emilien (? – 302), évêque de Trévi (Ombrie-Italie) ;

- saint Servais (?320 – ?384), patron de Maastricht (Pays-Bas) ;

- saint Aurèle (? – ?383), Milan, évêque de Reshtouni (?) près de Van (aujourd’hui en Turquie) ;

- saint Grégoire de Tallard (? – 404), patron de Tallard (France) ;

- saint Libère (?- ? 420), patron d’Ancône (Italie) ;

- Jean Cassien (moine), (?360- ?435), fondateur de deux monastères à Marseille (France).

 

  • les saints poussés par les invasions des Xe et XIe siècles.

S’ils sont toujours animés par la même foi, se distinguent par plusieurs caractéristiques. D’une part, ils sont souvent poussés par les conflits religieux, militaires, les invasions des arabes musulmans (à partir de 640), bientôt suivis par les raids des Turcs seldjoukides ; d’autre part, leurs « aînés », aux siècles précédents, leur avaient ouvert ou montré le chemin, en laissant un souvenir de bonne réputation auprès des populations locales.

Les hommes et les informations circulaient plus facilement, également ; pour autant il ne faut pas minimiser les difficultés qu’ils rencontrèrent, la preuve en est que, partis pour des destinations lointaines, ils s’arrêteront en cours de route.

- saint Davin, (? -1050) patron de Lucques, (Toscane-Italie)

- saint Grégoire de Nicopolis, (? – vers 1020), Pithiviers, (Loiret, France)

- saint Macaire d’Antioche, (?-1012), Gand, (Belgique)

- saint Siméon de Polirone, (?-1016), Mantoue, monastère San-Benedetto Po (Italie)

 

On ne peut clore cette liste sans parler de saint Blaise, évêque de Sébaste (Arménie mineure).

S’il ne vint jamais en occident sa présence se manifeste dès le VIe siècle et son culte est largement diffusé ensuite, en particulier, par les Bénédictins.  Des abbayes, des monastères, des églises, des fontaines, etc…lui sont dédiés et jalonnent l’Europe.

 

Certains de ces personnages sont étudiés avec quelques détails dans les monographies de Maxime Yévadian pour « saint Servais », « saint Grégoire de Tallard », etc…et celles d’Armand Tchouhadjian, « Pèlerins d’Arménie, saints en Occident » et « Saint Blaise, évêque de Sébaste ».

Armand Tchouhadjian

(Mai 2020)

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