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Sortie de guerre et première république (1918-1921)

Après la défaite de l’empire ottoman en 1918, les survivants arméniens sont retournés dans leurs foyers. Ils en ont été soit expulsés à nouveau par le pouvoir kémaliste et dispersés dans le monde, soit réduits à une minorité opprimée. Et cela, malgré les engagements officiels turcs du Traité de Lausanne.

Au début des années 1920, des dizaines de milliers d’Arméniens ont fui leur pays et la mort, s’installant dans les autres pays du Proche-Orient ainsi qu’en France (70 000 en 1923) ou aux États Unis. Cette diaspora s’est organisée au fil des années autour de l’Église apostolique arménienne et des partis politiques, Dachnak, Ramgavar et Hentchak.

À la fin du XIXe siècle, une communauté arménienne prospère s’était développée dans le Caucase, participant à l’exploitation du pétrole de Bakou et formant, à Tiflis, un centre intellectuel dynamique. Dans le contexte de la révolution russe de 1917 et du vide politique qui suivit l’effondrement de l’empire tzariste, ces Arméniens créèrent une première république indépendante (28 mai 1918 - 29 novembre 1920). Cette dernière, toujours menacée par les troupes turques, s’efforça d’accueillir les rescapés du génocide et d’organiser un État, après six siècles de soumission à des empires étrangers. Bien qu’éphémère, cette république connut d’incontestables résultats : création d’une réelle structure étatique (droit de vote aux femmes dès 1918) et d’une université d’État, en 1919.

En 1918 également, les Tatars du Caucase fondèrent leur premier État, la République d’Azerbaïdjan. Sur le conseil des Turcs kémalistes, ils avaient accaparé le nom d’une province iranienne, l’Azerbaïdjan (ancienne Atropatène). Cette appellation et l’irrédentisme qui en découle, sont contestés jusqu’à présent par les Iraniens. Les Arméniens et les Tatars devenus Azerbaïdjanais furent absorbés en 1920 avec les autres peuples du Caucase par l’État bolchévique.

Débuta alors une nouvelle période de résistance et de répression contre les Arméniens qui connurent les affres de la dictature soviétique. Pour ne donner qu’un exemple, après la mort du catholicos Kévork V (1930), le pouvoir soviétique envisagea d’anéantir l’Église apostolique arménienne, empêchant l’élection d’un nouveau catholicos. L’élection de Khoren Ier sera finalement autorisée en 1932, mais dans le seul but d'avoir, à travers l’Église, un moyen d’influence sur la diaspora.

M. Yevadian, révisé par R. Kévorkian

(avril 2020)

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